. La baisse de la fertilité des sols et l'augmentation du stress hydrique sont des défis majeurs pour la production de blé dans les zones arides cultivées en Afrique sub-saharienne. En plus, les agriculteurs ont souvent recours de manière excessive au travail du sol pour gérer les mauvaises herbes et restituent des quantités limitées de résidus organiques aux sols, ce qui entraîne une dégradation des sols et une faible teneur en matière organique. L'agriculture de conservation (AC) implique un ensemble de pratiques de gestion des sols et des cultures qui offrent des avantages majeurs pour la production de blé dans les systèmes agricoles des zones sèches. Cette stratégie a un faible coût de mise en œuvre, permet d'économiser des engrais, du travail et de l'irrigation, et offre des rendements et des bénéfices fiables que les précipitations soient favorables ou non. L'adoption de l'AC enrichit également la biodiversité des sols, atténue les émissions et séquestre le carbone, ce qui est bénéfique pour l'environnement et le climat.
L'agriculture de conservation combine trois principes: 1) une perturbation minimale du sol par l'absence ou la réduction du travail du sol, 2) la rétention des résidus de culture à la surface du sol, et 3) une rotation appropriée des cultures. Cette stratégie permis d'améliorer la qualité des sols, l'efficacité de l'utilisation de l'eau et la stabilité des rendements, et de réduire les dépenses en intrants, en énergie et en temps dans la culture du blé en zone sèche. La pratique de l'AC profite à plusieurs processus clés qui influencent la formation des agrégats du sol, l'infiltration de l'eau, la disponibilité des nutriments, l'acidification, la salinisation et la régulation de la température du couvert végétal. Les terres agricoles qui sont peu perturbées, recouvertes d'un paillis et soumises à une rotation saisonnière présentent moins de stress dû à la sécheresse et à la chaleur pour les cultures que celles qui sont soumises à un travail du sol régulier et intensif. L'assèchement du sol et la croissance des mauvaises herbes sont ralentis par les pratiques d'AC, ce qui permet aux agriculteurs d'économiser l'eau d'irrigation et l'application d'herbicides. La rotation du blé avec des légumineuses ou d'autres cultures présente des avantages pour l'amélioration de l'approvisionnement en nutriments du sol, et l'accumulation de parasites et de maladies.
Les principes de l'AC sont applicables aux systèmes de culture du blé avec une gamme de types de sol et de régimes hydriques. La réduction de l'érosion du sol et l'amélioration de l'efficacité de l'utilisation de l'eau grâce au travail minimal du sol et au paillage de surface offrent des avantages pour la production pluviale et irriguée. Les pratiques de gestion des sols et des cultures sont entièrement compatibles avec la plantation sur lit surélevé et l'irrigation par sillons (voir Technologie 5). Les systèmes d'AC permettent d'étendre la culture du blé à des zones de culture non traditionnelles où la disponibilité des ressources en eau et les propriétés natives des sols sont inadéquates pour la culture selon les pratiques conventionnelles, comme c'est le cas pour de vastes zones dans les ceintures de terres arides du Sahel, de l'Est et du Sud de l'Afrique.
Les pratiques spécifiques d'AC varient en fonction des recommandations de gestion locales, des caractéristiques agro-écologiques et des objectifs des agriculteurs. Le labourage zéro signifie que les sols ne sont jamais labourés, mais cela n'est possible que sur des terres agricoles qui ne souffrent pas de compaction, de croûte et d'érosion. Le travail réduit du sol implique un labour moins fréquent, à des intervalles de 2 à 5 ans, et/ou est limité à une couche plutôt qu'à l'ensemble du champ. La couverture permanente des surfaces du sol par les résidus de culture peut être atteinte par des cultures en rotation. En général, il est nécessaire de couvrir au moins 30% des surfaces du sol avant que les rendements des cultures n'augmentent sous AC. Les cultures de rotation comprennent le riz, le coton, le soja et le niébé, selon les préférences des agriculteurs, les opportunités du marché et la gestion des ravageurs et des maladies.
La pratique de l'AC nécessite un équipement de terrain adapté, la rétention d'une partie des résidus de culture de la saison précédente et une gestion opportune des mauvaises herbes et des engrais. Il existe différents types de semoirs sans labour, y compris des dispositifs manuels ou à traction animale, ainsi que des accessoires tirés par des tracteurs, petits ou grands. L'écartement des rangs et des plantes est souvent le même que celui des systèmes conventionnels. Les taux recommandés d'engrais inorganiques et de fumier animal sont appliqués aux pieds des plantes avant le semis et plus tard par enduit superficiel. Les champs doivent être débarrassés des mauvaises herbes avant la plantation, souvent en appliquant des herbicides non sélectifs au moins une à deux semaines avant la plantation. Les mauvaises herbes représentent un défi majeur pour l'AC, mais avec une bonne gestion la banque de graines des mauvaises herbes diminue au fil du temps.
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