L'augmentation de la population et la demande croissante de produits animaux exercent une pression excessive sur les terres, entraînant le surpâturage et la dégradation des parcours. Cette situation se traduit par l'érosion des sols, l'épuisement des nutriments, la rareté de l'eau et la perte de biodiversité; et conduit trop souvent à des conflits entre éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires. Le changement climatique exacerbe cette situation, bien qu’il existe des technologies pour lutter contre la dégradation des parcours. Ce qui peut manquer, c'est l'investissement pour donner aux communautés les moyens d'agir localement pour réduire les impacts environnementaux négatifs du surpâturage et de la dégradation des terres, et la volonté politique de résoudre les conflits, permettant aux communautés de prendre des mesures décisives pour mieux gérer leurs pâturages et leurs parcours.
Une gestion réussie des parcours implique l'accès à la fois aux zones de pâturage et aux points d'eau; et la réglementation du mouvement des troupeaux. Le surpâturage se produit lorsque la capacité de charge de ces terres est dépassée ou lorsque les animaux qui paissent restent trop longtemps sur la terre. Les technologies disponibles pour lutter contre la dégradation des parcours comprennent le pâturage en rotation, le reboisement par le sylvo-pastoralisme, la production de fourrage, l'amélioration de la gestion des pâturages, l'intensification durable de la production de ruminants, la conservation des sols et de l'eau et les interventions politiques. La capacité de charge est basée sur la quantification des unités bovines tropicales (UBT) qui sont maintenues sur un hectare de terre tout au long de l'année. Cela équivaut à environ dix petits ruminants sur un hectare de pâturage établi et environ cinq ou six animaux sur des parcours plus secs. La capacité de charge est augmentée grâce à l'introduction d'espèces fourragères améliorées et à une meilleure gestion des pâturages. Un chargement approprié réduit le surpâturage et permet la récupération des terres. Le sylvo-pastoralisme incorpore plus d'arbres dans les parcours, généralement par l'introduction d'arbres légumineux à croissance rapide; agissant pour fournir du fourrage, de l'ombre et des brise-vent. Des arbustes peuvent être plantés le long du contour pour contrôler l'érosion et améliorer la captation de l'eau.
La gestion et la réhabilitation des parcours sont essentielles au maintien des services écosystémiques dans de vastes zones d'Afrique utilisées par les éleveurs et les agro-éleveurs. Ces terres revêtent une importance particulière pour l'atténuation du changement climatique. La gestion des pâturages est une priorité dans tout le Sahel comme moyen de lutte contre la désertification. La réhabilitation aborde de multiples défis de dégradation des terres, notamment la pénurie d'aliments pour animaux, l'érosion des sols, l'épuisement de la fertilité des sols, la conservation de l'eau, la séquestration du carbone et la génération de revenus.
La « gestion participative des terres de parcours » facilite l'engagement des parties prenantes à travailler ensemble au sein de plateformes d'innovation pour améliorer la gestion des terres de parcours. Les étapes de ce processus comprennent l'identification des ressources et des utilisateurs des parcours à risque, la mise en relation avec les institutions de gestion des parcours pour élaborer des plans d'intervention et des accords avec les parties prenantes, l'attribution de nouveaux rôles aux différentes parties prenantes qui traitent de la baisse de la productivité et la fourniture aux communautés locales d'un contrôle accru sur ce processus.
L'un des principaux objectifs de la gestion des parcours est d'obtenir des services écosystémiques améliorés et durables et de fournir de meilleurs moyens de subsistance aux parties prenantes concernées. Cela implique une meilleure gestion de la végétation, de l'eau et du sol, en particulier en ce qui concerne le fourrage que ces terres fournissent. Les résultats comprennent le maintien de la couverture végétale, l'arrêt de la perte d'eau et de sol due au ruissellement incontrôlé et la réduction de l'empiétement des espèces de buissons et d'arbres envahissantes et moins appétissantes. Les mécanismes de gestion impliquent d'ajuster l'intensité du pâturage, de contrôler les déplacements du bétail, d'adapter la composition du troupeau à la végétation des parcours et à la faune existante, et de contrôler les activités autour des points d'eau. La clé est le pâturage en rotation, le réensemencement périodique, la collecte de l'eau et le suivi des gains supplémentaires. Le pâturage contrôlé peut nécessiter un déstockage pour avoir moins d'animaux plus productifs ou le remplacement de plus gros (bovins) par des ruminants plus petits (chèvres et moutons).
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